Il fallait que j’aie
rechercher mon passeport à la capitale – oui, une semaine pour mettre un tampon
– et je n’avais rien contre aller « prendre l’air » un peu en
altitude, sortir de mon four… C’est comme ça que j’ai renommé ma chambre à
Mazate ! Mais le défi, c’était d’y aller et d’en revenir seule, sans
chauffeur armé…: mission comando. Et vu je que vous écris, j’ai réussi. Je me permet le
sarcasme, car finalement, on me répète sans cesse, et « sans cesse »
c’est vraiment la bonne expression, que tout est dangereux, qu’il ne faut pas
sortir la nuit seule et que même en groupe faut faire gaffe (ça je fais pas ne
vous inquiétez pas !), et surtout qu’il ne faut pas que je parle à des
inconnus… dixit, des gens que je connais depuis quelques jours ou même que
quelques heures. J'ai quand même conscience que si tout le monde me met en garde, c'est que ça doit quand même être justifié et que finalement il s'agit surtout de bienveillance de leur part. Mais ça me donne l'impression que la peur règne... ce qui est pas hyper drôle, surtout pour les gens qui vivent ici.
J’ai pris toutes les précautions
qu’il fallait donc : j’ai pris un bus direct, qui était vraiment direct et
il m’a amené jusqu’à un petit terminal de bus sécurisé, d’où j’ai appelé un
Taxi Amarillo (les plus sûrs) pour me rendre à la Dirección General de
Migración. Là, j’ai pu récupérer mon passeport (après une heure trente d’attente
hein…) et j’ai retrouvé Ronalth, un ami d’une amie (pour faire cours) qui s’y connait
bien en ONG et coopération internationale. Et c’est le premier qui ne n’a pas commencé
par un sermon sur la sécurité et ça a fait du bien. Il m’a fait faire un petit
tour du centre ville, la 6a Avenida, rue piétonne et bondée de toute sorte de
gens : des gens en short, des gens en habit traditionnel, des punk, des
gens très pauvres, des gens avec des lunettes de soleil flashy, des gens avec
les cheveux teins, des gens quoi ! C’est sûr qu’en venant de Mazate, je ne
pouvais qu’être surprise par le cosmopolitisme de la capitale.
On est allés sur la place de
la Constitution, là où chaque samedi depuis le 25 avril se réuni le mouvement
#RenunciaYa, premières manif’ sans violences de l’histoire du pays. Manif’, qui
comme Ronalth me l’explique se terminent autour d’un verre ou deux dans de
vieux cafés plein de charme datant du début du siècle (du 20e donc…).
On va donc boire un verre, et il me parle des ONG, de la coopération
internationale au Guate, de la CICIG, des mouvements campesino et indigènes, de
tous les changements espérés de la prochaine présidence. Tout ça me fascine !
Le palais présidentiel (noté que le joli petit nuage ressemble à un canard la tête en bas) |
La cathédrale sur un autre bord de la place de la Constitution |
Allée de jolis cafés :) |
Une autre cathédrale que je trouvait déjà d'une taille certaine, on m'a juste dit que celle d'Antigua était encore plus grande! |
Architecture (post-)colonial & déclinaison de fil électriques... |
Et pis, j’ai enfin compris
pourquoi on surnomme le Guate « el país de la primavera eterna » !
Depuis, ma petite ville tropicale où on cuit, je considérais le Guate plutôt
comme une machine à vapeur éternelle… Et en plus, vu que cette année il y a « El
niño » (ce phénomène météorologique qui n’arrive que toutes les X années,
qui dérèglent tout le climat mais qui fait de très belles vagues pour les
surfeurs en Californie… = souvenirs flou d’un cours de géo au collège) et bien
c’est la canicule !! Ce qui veut dire qu’il fait extrêmement chaud, et qu’il
ne pleut pas pour rafraichir tout ça en fin de journée (température ressentie
en journée 39°, la nuit entre 33° et 35°). Alors primo, je n’ai jamais autant
transpiré de ma vie et deuxio (et c’est un chouia plus grave), les réserves d’eau
de la ville (Mazate) ne sont pas en très bonne posture... Mais revenons à nos
moutons : le temps à Guate était parfait, telles ces journées d’avril, ou
de mai, quand le grand ciel bleu est parsemé de jolis nuages blancs qui filent
au souffle du vif vent… Quand tu peux porter un T-shirt, un jeans, et que t’es
juste bien, 23-25° et le vent frais : le printemps, toute l’année. C’était
délicieux.
Pour partir, Ronalth m’a
simplement suggérer de prendre le bus, « c’est très sûre et ça évite de se
trouver dans le trafic avec un taxi, vu que les bus ont des voies réservées ».
Et en effet, ça été comme sur des roulettes. Alors, s’il faut retirer une leçon
de cette journée, c’est que, oui, il faut être vigilent et ne pas faire la
patate, mais je pense aussi que la grande majorité des gens, sont des gens « normaux »
qui ont juste envie de vivre leur vie tranquille (sans que leurs impôts soient
détournés par je ne sais quel réseau de corruption) et non des menaces
constantes.
Donc, en fait, Guate c’était
chouette J et
j’ai même quelques photos (pas terribles j’admets).
Et voilà une petie vue depuis une passerelle à la tombée du jour, pour vous montrer le style général de la ville (cette photo n'a vraiment rien de captivant, mais le petit vent frais et l'ambiance printanière rend tout vraiment plus joli ^^)
Leaving Guate... |
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