vendredi 28 août 2015

Historique 27 août 2015 : #RenunciaYa

Peut-être en avez-vous entendu parler, peut-être pas… Le fait est que le 6 septembre c’est les élections présidentielles au Guate. Et il me semble vous avoir déjà parlé de l’incroyable choix qui s’offre aux guatémaltèques en termes de candidats… Et il me semble aussi avoir mentionné que le Président actuel n’a pas trop la cote, vu que son ex-vice-présidente vient tout juste d’être mise en prison pour corruption, et donc il est « fort probable » que lui aussi soit mouillé dans des histoires de graissage de patte. Et donc, au vue des dernières nouvelles, le peuple est encore un peu plus en colère et a donc décrété trois jours de « Paro Nacional », c’était déjà dans ce cadre que mon cours de la semaine passée a été annulé (et apparemment, le même sort est réservé à celui de demain, et pis le weekend d’après c’est les élections alors…), mais cette semaine les choses ont pris une autre dimension en sortant du cadre universitaire : hier tout était fermé pour que les gens puissent sortir dans la rue manifester !!! « Seuls » (75% des emplois au Guatemala sont informels) les commerces informels étaient ouverts, et du coup pouvaient vendre leurs tamales, leurs tortillas, leurs glaces, les petits drapeaux, les sifflets, etc. aux manifestants ! 

Il y a beaucoup de choses qui sont nouvelles dans ces manifestations placée sous la houlette du hashtag #RenunciaYa. Principalement, depuis leurs débuts en avril, elles sont pacifistes et avant chacune d’entre elles des codes de bonne conduite se répandent sur les réseaux sociaux pour permettre un bon déroulement : « ne pas répondre aux provocations et ne pas entreprendre d’actions violentes », « prendre un sac pour ramener ses déchets », « prendre des photos en cas d’anomalies ». Bref, le mouvement est super discipliné ! Et donc, hier, c’était la culmination du mouvement : dans la capitale, plus de 100'000 personnes ont convergé depuis les diverses zones de la ville vers la Plaza de la Constitución. Les autres villes du pays n’étaient pas en reste, même si les rassemblements étaient de moindre envergure. 

Donc évidemment, je suis allées faire un tour dans ces manif’ historiques, et quelle incroyable ambiance : les gens criaient, chantaient, dénonçaient à l’unisson ! Rien que de repenser à cette atmosphère porteuse de tant d’espoir et de volonté de changement, l’émotion revient. 

Voilà quelques photos témoignant de cette journée historique. 

Les revendications affichées et on retrouve le slogan "Ni perdón, ni olvido"
("Ni pardon, ni oubli")
Le regard en l'air : un drone de la presse survole la foule
Le type en haut : c'est le président Arbenz (seul président
socialiste-communiste de l'histoire du Guate, et accessoirement, à moitié suisse)
Encore une référence à Arbenz : "Je suis de sang, genre Arbenz"
"Soyons le cauchemar de ceux qui veulent nous enlever les rêves"
"Si ceux d'en-bas bougent, ceux d'en-haut tombent"
"Il ne nous manque pas de l'argent, on a trop de voleurs"
pancartes abandonnées
Tout le monde n'a pas la même inspiration...
"Rien ne m'est venu mais... #RenonceLà"
Dans ces manif, on trouve tout le monde:
surtout des jeunes, mais aussi des gens plus âgés,
 des enfants, des personnes en chaise roulante,
et des chiens, qui semblent mis à contribution ;)

En voici un autre, qui porte un T-shirt avec
Arbenz qui est associé à la dignité du peuple
Toutes les voitures qui passent sont taguées :
#RenunciYa #NoTengoPresidente, Otto ladrón, etc.
Les commerces "informels" sont ouverts eux, et les vendeurs
regardent, comme nous le cortège passé au son des sifflets


Que leurs voix soient entendues.

Parce qu'elle est toujours aussi belle...


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