dimanche 9 août 2015

"Escapatoire" à Xela



« Escapatoire », ce combo de « escapade » et d’ « échappatoire » me paraît être une parfaite définition de l’état d’ésprit du week-end… « Escapade » car j’avais envie de découvrir cette ville quasi voisine de Mazate, et « échappatoire » car j’en peux plus de la chaleur de mon four et que la perspective de prendre l’air frais à 2300m d’altitude me semblait être la meilleure idée du monde. De retour, à Mazate, je confirme : c’était la meilleure idée du monde !!

On the road…
Pour le départ, j’étais en mode commando : j’étais arrimée à mon sac, mon argent planqué dans mon soutien-gorge et il a bien fallu que je me détende un peu malgré le fait que je partais à l’assaut de l’effroyable inconnu. Le concept c’est que quand tu te pointes dans un terminal de bus, soit tu cherches ton bus toute seule soit tu dit au premier type qui te demandes où vas que tu veux aller à Xela et il t’emmène gentiment vers le bon bus, il te suffit de t’assurer qu’il soit direct et hop. Les seules bus qui montent à Xela sont les fameux « chicken bus », les anciens bus scolaires américains (qu’on voit dans tous les films) recycler en transport public au Guate. Supposément les banquettes sont faites pour deux personnes, well, ça c’est la théorie : tu commences avec deux personne par banquettes et ensuite toutes les personnes qui montent en chemin se rajoutent où elles peuvent… Et c’était parti : à l’assaut des montagnes ! La route serpente, et ont voit rapidement la végétation changer. Il est difficile de dire si j’ai vraiment vu de la forêt « naturelle », tout semble vert, mais tout semble cultivé (les plan de café poussant sous les grands arbres), à part les endroits les plus escarpés qui échappent donc aux pesticides… On entre progressivement dans une zone plus fraiche mais tout autant humide avant d’arriver sur l’Altiplano dirons-nous, où plein de parcelles agricoles forment un magnifique patchwork qui monte le long des montagnes, jusqu’à devenir presque verticale, c’est beau. Et puis on arrive au terminal de bus Minerva (McGonegal ^^), et c’est un immense chaos : des centaines de bus se vidant et se remplissant, des taxis et des motos qui se faufilent et des centaines de gens qui vendent des trucs. Heureusement, ma voisine (une inconnue à qui j’ai bien fait de parlé) m’a bien tiré d’affaire et m’a mise dans un minibus pour le parc central. 


un petit carré de maïs, un petit carré d'oignons, un petit carré de choux, etc.



Confort
Une des raisons pour lesquelles je me suis clairement échappée de Mazate c’était pour pouvoir aller dans un hostel, un hostel où j’allais rencontrer des backpackers, parler anglais, mais surtout, pour un moment ne pas avoir à me soucier de l’abysse culturel qui souvent me séparent de mes interlocuteurs de Mazate, c’est un peu snob, je le conçois volontiers, mais c’est reposant ! Et pour le coup, j’ai vraiment rencontré des gens sympas : 3 filles, toutes les trois voyageant seules et avec qui j’ai pu partager de vraiment bonnes conversations sur le Guate et sur la vie en générale. Une autre des raisons pour lesquelles je suis venue c’était la fraicheur : quel intense bonheur ! Il fait vraiment bon chaud la journée, et vers 18h il commence à faire frais, juste de quoi justifier un pull, et une douche chaude et une tasse de thé (ou un verre de vin…) et surtout de se glisser sous une couverture, voire même deux !!

Xela <3
Pour résumer, Xela ça m’a vraiment plu !! Y’a de beaux bâtiments, de belles églises, c’est assez charmant, les gens te regardent moins car il y a quand même plus de touristes (et ça fait du bien), plus de gens (presque toutes les femmes) portent le costume traditionnel, qui peut être constitué de magnifique tissu brodé ou de froufrou un peu plus kitch. Et si l’habit est traditionnel, les chaussures ne le sont points : talons hauts de couleurs extravagantes, mules avec des strasses, escarpins,… La ville est entourée de volcans, du coup on se repère vite, et il est vraiment agréable d’y flâner entre le marché de La Democracía et le joli parc où un group local joue de la musique « des Andes », mais pas question de jouer Titanic sur un fond de synthé, non ! Les chansons étaient vraiment locales, et les musiciens arboraient un savant mélange de normalité (Converses, jean’s et pull à capuche) avec quelques accessoires traditionnels (chapeaux typiques, gilet tissés, etc.) pour faire genre. Bonne ambiance dans la parc, et je me reprend à parler à des inconnus… ! 

La très belle cathédrale :)
vue d'un peu plus loin!
Bel édifice et passage plein de chouettes resto

Jolie église, et au passage admirez l'élégance de indigènes



c'est plutôt charmant, non?
Unique photo du dédale de stand de La Democracía
deux jolies portes :)

Vieille maison
Celle-ci, elle est supposément hantée, personne n'habite dedans!


La Laguna Chikabal
La première chose que j’ai faite en arrivant ça été de m’inscrire à une excusion pour aller voir la lacune qui s’est formée dans le cratère éteint d’un volcan : j’avais terrrrrrrrrrriblement besoin de bouger (trois semaines d’immobilité dans la torpeur de mon four, je commençais à imploser et, accessoirement, à me ramollir sérieusement). Donc, samedi matin, me voilà partie en compagnie d’un groupe de 6 israéliens… Je n’ai encore jamais eu de bonne expérience avec des touristes israéliens, ils ont toujours été suprêmement arrogants et malpoli (et ça c’est des jolis mots pour qualifier le comportement de certains…). Mais, je me suis dit que quitte à être coincée avec eux, autant essayer de comprendre : donc voilà, toute cette joyeuse équipe (très refermée sur elle-même) sort de 6 ans d’armée… où ils sont entrés à 18 ans. Mon interprétation c’est qu’après 6 ans à faire quelque chose d’assez intense (comme par exemple être soldat) ils sont en perpétuelle recherche d’adrénaline et c’est pour ça qu’ils faut que ça aille toujours plus vite, plus haut… Et même si l’un d’eux m’a demandé d’être honnête sur ce que je pensais de leur pays, je vois mal comment nos visions pouvaient – même avec 1000 concessions – coïncider un temps soit peu… Mais, c’était quand même intéressant de découvrir leurs points de vue sur la situation et d’écouter leurs pétages de plomb concernant l’inefficacité des serveurs guatémaltèques… Mais revenons à notre lagune : deux petites heures de montée bien raide nous ont amené en haut du cratère, d’où on pouvait voir la lagune, et les volcans alentours : nice ! La lagune est supposément sacrée par les Mayas, d’ailleurs il y a plein d’autels autour du lac qui forment une espèce d’horoscope qui combine des animaux et des éléments… J’ai pas tout compris. Pendant qu’on faisait le tour, les nuages se sont soudainement engouffrés dans le cratère, transformant l’atmosphère ensoleillée en une ambiance assez mystique !! Et puis on est redescendu, retrouvé le mini bus, remis notre ceinture de sécurité (je tiens à préciser que c’est le premier véhicule dans lequel je monte ici qui est totalement équipé !) et on est rentrés à Xela, les jambes merveilleusement fatiguées !

le volcan Santa María
La lacuna
Offrandes Maya sur les rives de la lagune
Les nuages envahissent le cratères

une petite pause au calme :)


Retour & perspectives
L’idée de rentrer à Mazate ne m’enchantait guère (je me passais bien du ronron constant du ventilateur), et ici, il y a des jolis café, des concerts dans les parcs, il fait frais et je pourrais même prendre des cours de Maya et apprendre à tisser,… Donc, je suis en train de sérieusement considérer déménager là bas, enfin, de trouver une autre chambre, histoire de n’avoir à descendre à Mazate que 2-3 jours par semaine. En effet, la chaleur fait totalement surchauffer mon ordi (oui, c’est tout de sa faute, moi je gère totalement cette chaleur !) et le modem Internet me brûle les doigts après 30 minutes d’utilisation en pleine après-midi… C’est donc avec joie que j’ai accueilli la pluie en arrivant à Mazate, de la pseudo-fraicheur et 100% d’humidité ! Mais bon la semaine s’annonce riche en découverte : visite de la délégation chilienne dans le cadre du projet de développement que je suis !!

Si je pense bien à vous, bin… c’est parce que vous me manquez ! Abrazos

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