« Escapatoire », ce
combo de « escapade » et d’ « échappatoire » me paraît
être une parfaite définition de l’état d’ésprit du week-end… « Escapade »
car j’avais envie de découvrir cette ville quasi voisine de Mazate, et « échappatoire »
car j’en peux plus de la chaleur de mon four et que la perspective de prendre l’air
frais à 2300m d’altitude me semblait être la meilleure idée du monde. De
retour, à Mazate, je confirme : c’était la meilleure idée du monde !!
On the road…
Pour le départ, j’étais en
mode commando : j’étais arrimée à mon sac, mon argent planqué dans mon
soutien-gorge et il a bien fallu que je me détende un peu malgré le fait que je
partais à l’assaut de l’effroyable inconnu. Le concept c’est que quand tu te
pointes dans un terminal de bus, soit tu cherches ton bus toute seule soit tu
dit au premier type qui te demandes où vas que tu veux aller à Xela et il t’emmène
gentiment vers le bon bus, il te suffit de t’assurer qu’il soit direct et hop.
Les seules bus qui montent à Xela sont les fameux « chicken bus »,
les anciens bus scolaires américains (qu’on voit dans tous les films) recycler
en transport public au Guate. Supposément les banquettes sont faites pour deux
personnes, well, ça c’est la théorie : tu commences avec deux personne par
banquettes et ensuite toutes les personnes qui montent en chemin se rajoutent
où elles peuvent… Et c’était parti : à l’assaut des montagnes ! La
route serpente, et ont voit rapidement la végétation changer. Il est difficile
de dire si j’ai vraiment vu de la forêt « naturelle », tout semble
vert, mais tout semble cultivé (les plan de café poussant sous les grands
arbres), à part les endroits les plus escarpés qui échappent donc aux
pesticides… On entre progressivement dans une zone plus fraiche mais tout
autant humide avant d’arriver sur l’Altiplano dirons-nous, où plein de
parcelles agricoles forment un magnifique patchwork qui monte le long des
montagnes, jusqu’à devenir presque verticale, c’est beau. Et puis on arrive au
terminal de bus Minerva (McGonegal ^^), et c’est un immense chaos : des centaines
de bus se vidant et se remplissant, des taxis et des motos qui se faufilent et
des centaines de gens qui vendent des trucs. Heureusement, ma voisine (une inconnue
à qui j’ai bien fait de parlé) m’a bien tiré d’affaire et m’a mise dans un
minibus pour le parc central.
|
un petit carré de maïs, un petit carré d'oignons, un petit carré de choux, etc. |
Confort
Une des raisons pour
lesquelles je me suis clairement échappée de Mazate c’était pour pouvoir aller
dans un hostel, un hostel où j’allais rencontrer des
backpackers, parler anglais, mais surtout, pour un moment ne pas avoir à me
soucier de l’abysse culturel qui souvent me séparent de mes interlocuteurs de
Mazate, c’est un peu snob, je le conçois volontiers, mais c’est reposant !
Et pour le coup, j’ai vraiment rencontré des gens sympas : 3 filles,
toutes les trois voyageant seules et avec qui j’ai pu partager de vraiment
bonnes conversations sur le Guate et sur la vie en générale. Une autre des
raisons pour lesquelles je suis venue c’était la fraicheur : quel intense
bonheur ! Il fait vraiment bon chaud la journée, et vers 18h il commence à
faire frais, juste de quoi justifier un pull, et une douche chaude et une tasse
de thé (ou un verre de vin…) et surtout de se glisser sous une couverture,
voire même deux !!
Xela <3
Pour résumer, Xela ça m’a
vraiment plu !! Y’a de beaux bâtiments, de belles églises, c’est assez
charmant, les gens te regardent moins car il y a quand même plus de touristes
(et ça fait du bien), plus de gens (presque toutes les femmes) portent le
costume traditionnel, qui peut être constitué de magnifique tissu brodé ou de
froufrou un peu plus kitch. Et si l’habit est traditionnel, les chaussures ne
le sont points : talons hauts de couleurs extravagantes, mules avec des
strasses, escarpins,… La ville est entourée de volcans, du coup on se repère
vite, et il est vraiment agréable d’y flâner entre le marché de La Democracía
et le joli parc où un group local joue de la musique « des Andes »,
mais pas question de jouer Titanic sur un fond de synthé, non ! Les
chansons étaient vraiment locales, et les musiciens arboraient un savant
mélange de normalité (Converses, jean’s et pull à capuche) avec quelques
accessoires traditionnels (chapeaux typiques, gilet tissés, etc.) pour faire
genre. Bonne ambiance dans la parc, et je me reprend à parler à des inconnus… !
|
La très belle cathédrale :) |
|
vue d'un peu plus loin! |
|
Bel édifice et passage plein de chouettes resto |
|
Jolie église, et au passage admirez l'élégance de indigènes |
|
|
c'est plutôt charmant, non? |
|
Unique photo du dédale de stand de La Democracía |
|
deux jolies portes :) |
|
Vieille maison |
|
Celle-ci, elle est supposément hantée, personne n'habite dedans! |
La Laguna Chikabal
La première chose que j’ai
faite en arrivant ça été de m’inscrire à une excusion pour aller voir la lacune
qui s’est formée dans le cratère éteint d’un volcan : j’avais terrrrrrrrrrriblement
besoin de bouger (trois semaines d’immobilité dans la torpeur de mon four, je
commençais à imploser et, accessoirement, à me ramollir sérieusement). Donc,
samedi matin, me voilà partie en compagnie d’un groupe de 6 israéliens… Je n’ai
encore jamais eu de bonne expérience avec des touristes israéliens, ils ont
toujours été suprêmement arrogants et malpoli (et ça c’est des jolis mots pour qualifier
le comportement de certains…). Mais, je me suis dit que quitte à être coincée
avec eux, autant essayer de comprendre : donc voilà, toute cette joyeuse
équipe (très refermée sur elle-même) sort de 6 ans d’armée… où ils sont entrés
à 18 ans. Mon interprétation c’est qu’après 6 ans à faire quelque chose d’assez
intense (comme par exemple être soldat) ils sont en perpétuelle recherche d’adrénaline
et c’est pour ça qu’ils faut que ça aille toujours plus vite, plus haut… Et
même si l’un d’eux m’a demandé d’être honnête sur ce que je pensais de leur
pays, je vois mal comment nos visions pouvaient – même avec 1000 concessions – coïncider
un temps soit peu… Mais, c’était quand même intéressant de découvrir leurs
points de vue sur la situation et d’écouter leurs pétages de plomb concernant l’inefficacité
des serveurs guatémaltèques… Mais revenons à notre lagune : deux petites
heures de montée bien raide nous ont amené en haut du cratère, d’où on pouvait
voir la lagune, et les volcans alentours : nice ! La lagune est
supposément sacrée par les Mayas, d’ailleurs il y a plein d’autels autour du
lac qui forment une espèce d’horoscope qui combine des animaux et des éléments…
J’ai pas tout compris. Pendant qu’on faisait le tour, les nuages se sont
soudainement engouffrés dans le cratère, transformant l’atmosphère ensoleillée
en une ambiance assez mystique !! Et puis on est redescendu, retrouvé le
mini bus, remis notre ceinture de sécurité (je tiens à préciser que c’est le
premier véhicule dans lequel je monte ici qui est totalement équipé !) et
on est rentrés à Xela, les jambes merveilleusement fatiguées !
|
le volcan Santa María |
|
La lacuna |
|
Offrandes Maya sur les rives de la lagune |
|
Les nuages envahissent le cratères |
|
une petite pause au calme :) |
Retour & perspectives
L’idée de rentrer à Mazate ne
m’enchantait guère (je me passais bien du ronron constant du ventilateur), et
ici, il y a des jolis café, des concerts dans les parcs, il fait frais et je
pourrais même prendre des cours de Maya et apprendre à tisser,… Donc, je suis
en train de sérieusement considérer déménager là bas, enfin, de trouver une
autre chambre, histoire de n’avoir à descendre à Mazate que 2-3 jours par
semaine. En effet, la chaleur fait totalement surchauffer mon ordi (oui, c’est
tout de sa faute, moi je gère totalement cette chaleur !) et le modem
Internet me brûle les doigts après 30 minutes d’utilisation en pleine
après-midi… C’est donc avec joie que j’ai accueilli la pluie en arrivant à
Mazate, de la pseudo-fraicheur et 100% d’humidité ! Mais bon la semaine s’annonce
riche en découverte : visite de la délégation chilienne dans le cadre du
projet de développement que je suis !!
Si je pense bien à vous, bin…
c’est parce que vous me manquez ! Abrazos
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire