Depuis que je suis arrivée
ici, on n’arrête pas de me louer les fast-food :
MacDo, Pizza Hut, Subway et le fameux Pollo Campero (the fast-food guatémaltèque)
qu’on me présente comme une référence en matière de nourriture traditionnelle.
Je m’interroge… dans ma réalité les fast-food
ce n’est pas vraiment ce qu’on recommande en terme de qualité, ni en terme de
tradition, mais mon regard doit certainement être biaisé par une Maman
anti-MacDo et des penchants personnels de plus en plus orientés vers le bio. On
m’a dit que c’était un symbole de modernité, soit. Cependant, j’ai pas pu m’empêcher
de noter que beaucoup de gens ont de l’embonpoint et que le mode de vie est
très sédentaire vu qu’on va partout en voiture, même quand il s’agit de faire
100m…
Mais en contrepartie, le
projet que je suis traite de l’insécurité alimentaire et la dénutrition
chronique qui, en gros, frappe 50% de la population du pays… Apparemment, (je
caricature) il est relativement commun que les enfants dénutris soient nourris
au Coca et aux chips alors que leurs parents cultivent du maïs et des haricots…
Certes, le Coca ne te refilera pas la diphtérie, l’eau non-potable oui, et puis
c’est moderne, tous ces emballages en papier glacés, non ?
Mais, il y a des résistants,
tel cet homme qui prépare ses propres semences dans sa maison de style
traditionnel qui semble être restée figée dans le temps : peinture
écaillée, hamac qui pendouille, outils et machettes, quelques cadre des enfants
et aïeux accrochés en hauteur, ahhh non, on est au 21e siècel, une
TV crachouille dans un coin… Un décor digne du roman « Cent ans de
solitude », enfin, c’est ce que ça m’évoquait. Et ces tentatives de
réintroduire des denrées alimentaires nutritives afin d’enrayer la dénutrition
chronique, comme l’amarante par exemple, mais après il faut aussi réapprendre
les recettes aux cuisinières… Complexe. C’est, en gros, ce à quoi s’attèle le
projet que je suis. D’ailleurs, à l’occasion de la visite des initiateurs du
projet, on a été faire quelques visites, parcouru des plantations et constaté
la précarité de la vie : des femmes qui passent la moitié de la journée
dans la rivière, de l’eau jusqu’à la taille à faire la lessive, les enfants qui
courent pieds nus et les poulets qui farfouille dans un tas de déchets (par
exemple les emballages de chips précédemment citées…).
L'homme et sa machine à égrainer le maïs |
Un femme faisant la lessive dans la rivière... |
Tamales en préparation (cuits à la vapeur et à la fumée) dans la cour d'un maison |
Plante d'amarante : les graines pour faire de la farine, les feuilles en salade |
Et l’autre partie de la
population, passe son dimanche dans des zones sécurisées… Mais il faut
reconnaître, que le café du MacDo (et ses normes d’hygiène internationales) arrive
dans la minute, qu’on t’ouvre la porte quand tu arrives, que le service est
efficace, qu’ici, on organise l’anniversaires des tes enfants, qu’il ne te
reste qu’à amener la(les) piñata(s)
et hop le tour est joué… Alors oui, je l’admets, après avoir sué un bon bout de
l’après-midi, j’ai succombé. L’attraction irrésistible d’un café dont l’eau ne
me rendra pas malade, et surtout, malgré l’odeur de friture, de la fraicheur de
l’air conditionné dans lequel je pourrai le boire… Vendue.
Et pis ça n'a rien à voir, à par que j'ai croisé ces fleurs pour le moins incroyable au cours es visites de terrain :
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