4 jours d’excursion dans les
Cuchumatanes, une région du Guate que je n’avais pas encore visitée et qui c’est
révélée absolument magnifique, d’une immense diversité, ça va être dur de
sélectionner les photos ;)
JOUR 1 : de Xela à Acul
en passant par Nebaj, département du Quiché.
Départ à l’aube pour une
journée de chicken bus… Le premier
nous emmène jusqu’à Santa Cruz del Quiché, peut-être le département le plus
traditionnel du Guatemala. Le bus nous a vite emmené par des routes tortueuses
jusqu’à la capital du département au rythme des chansons de reagaton dont les
clips s’enchanaient sur l’écran plat, l’écart entre la réalité – bus bondé
de gens en habit traditionnel se dirigeant vers le plus grand marché du pays à
Chichicastenango avec paniers, cartons remplis de poulets, bébés accrochés sur
le dos de leur maman, etc. – et celle des clips – mecs machos chopant des nanas
à moitié nues pour faire court – pouvait difficilement être plus grande… Alors
imaginé l’abysse quand soudain c’est le clip de ABBA – Chiquitita qui est
apparu à l’écran : des gens blonds emmitouflés dans des doudounes (ça veut
dire qu’on ne voyait pas les seins des chanteuses ?!?!) chantant joyeusement
devant un bonhomme de neige, je pense que 90% des gens au Guatemala n’ont
jamais vu la neige.
A Santa Cruz on pris un autre
bus, dont la musique (du reagaton sexuellement vraiment trash, je préférais
quand je ne comprenais pas les paroles) nous a littéralement fait exploser la
tête, nous a emmené encore plus au loin dans l’altiplano guatémaltèque. La
végétation environnante est devenue progressivement très sèche au fur et a
mesure qu’on est descendus dans la vallée Sacapulas où il faisait horriblement
chaud, mais sec. Puis on est remonté pour se faufiler entre d’autres montagnes
jusqu’à Nebaj, un des trois villages du fameux triangle Ixil, connu pour les
magnifiques huipils des femmes et
leur corte (les jupes) rouge vif.
C’est aussi une des régions, avec le département de Huehuetenango, où le
conflit armé a particulièrement sévi.
Après avoir acheté les
dernières provisions, on a pris un 3e bus, un minibus, qui nous a
amené jusqu’à Acul, un village qui me semblais déjà très isolé, mais ce n’était
rien en comparaison des villages qu’on allait découvrir par la suite… On est
arrivé en fin de journée, juste encore un peu de lumière pour aller faire un
tour, notamment vers ces deux haciendas un peu à l’écart du village. Il se
trouve qu’elles ont été fondées par des Suisses, immigrés il y a quelques
générations, et dont les descendants y vivent toujours et… y produisent du
fromage – non ce n’est pas une blague ! Le lieu est magnifique, et le
temps semble être resté un peu figé, ce qui est assez particulier :
chevaux et vaches paissent et les cabanes attendent les riches touristes pour
la nuit (pas nous donc…), tandis que les coqs de combats s’endorment dans leur
cage.
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le centre du village d'Acul |
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une des deux haciendas suisses |
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Acul, plongé dans la brume de la fin de journée |
On s’endort paisiblement,
appréciant le lit… les deux prochaines nuits ne pourront pas rivaliser avec ce
confort rustique.
JOUR 2 : d’Acul à
Chortiz, ou comment rejoindre le plateau des Cuchumatanes
Départ à l’aube, les sacs sont
super lourds… On commence par monté gentiment suivant une route encore
carrossable, la campagne est magnifique, brillante de rosée. Plein d’animaux
sont attaché ça et là pour brouter : vaches, chevaux, mules et surtout cochons,
on en a vu plein, noir et blanc et absolument craquants ! On traverse une
première communauté, apparemment, une grande part de la population est partie
aux States, ce qui explique le fait que les maisons sont assez grandes, peinte
de milles couleurs et même que certaines présentent de remarquables
originalités architecturales. A la communauté suivante, la route prend fin, et
devient sentier et commence à monter bien plus raide ! On s’arrête pour
déjeuner, les sacs s’allègent de manière malheureusement qu’imperceptible.
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brume matinale au-dessus d'Acul |
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oui, j'admet j'ai plein de photos de bébés cochon,
de bébés vaches, de bébés mouton... |
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les fameux cortes rouges vifs portés par les femmes du triangle Ixil |
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avant-dernière communauté desservie par des transports motorisés |
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bougainvilliers et maisons de toutes les couleurs !! |
On attaque la vraie montée,
celle qui nous fait nous élevé au-dessus de la vallée pour rejoindre le plateau
des Cuchumatanes. Est-ce nécessaire de mentionné que la vue est
magnifique ? Une fois en haut, l’environnement a totalement changé, les
verts champs se sont transformés en plaines rocailleuses, et les pins
pullulent. On tombe sur une petite communauté, l’eau courante n’est pas arrivée
y’a longtemps et ils n’ont définitivement pas l’électricité, ils doivent vivre
de l’élevage de mouton et chèvre et de l’exploitation du bois – on entend le
ronron des tronçonneuses au loin. Les maisons sont de bois, mais à voir les
interstices entre les planches il ne doit pas y faire très chaud…
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presque toute l'équipe : Alexia, Marlo (cousin du guide), Adrián (espagnol),
Eduardo (the guide), Miguel (espagnol #2) et Josuhe (fils d'Eduardo),
il manque Lara (espagnole aussi) et Sven (norvégien) |
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On voit un peu caché derière l'arbre : Acul, la seconde communauté
et au fond à gauche Nebaj (ok, ya de nouveau un filtre) |
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entre la tente, et les 4 litres d'eau, le sac n'est pas léger! |
On pique-nique dans une
cuvette entre les pins, avant de parcourir le plateau : des plaines
dégagées, des vallonnements, splendide. Dans ce décors hors du commun et
surtout hors des sentiers battus se trouve un cimetière de
guerrilleros, ancienne fosse commune si j’ai bien compris. Il est
difficile de croire que les atrocités du conflit armé se soit passé dans des
endroits si reculés, et pourtant, l’isolement des villages les rend justement
beaucoup vulnérable à l’attaque de forces militaires, qui appeler au
secours ? Personne, l’impunité est totale.
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joli sous-bois |
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vue sur les montagnes qui s'étendent à perte de vue,
on aperçoit même certains volcan au loin! |
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Premier petit village, niché entre les cailloux |
JOUR 3 : de Cantón
Primero et sa vallée verdoyante à la Torre « de Geronimo »
Dans le fond de la
vallée : une rivière, c’est le moment tant attendu de la douche !!
L’eau est glaciale mais le bonheur de pouvoir frotter les couches successives
de transpi, de crème solaire et de poussière l’emporte et on savoure un bref
moment de fraicheur, car après il faut remettre de la crème solaire et remonter
de l’autre côté de la vallée… !
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Pas mal la baignoire hein? |
On grimpe courageusement et on
rejoint une autre communauté, les enfants nous réclament des chewing-gum –
chiclé – tandis qu’ils font paitre les
moutons dans des champs malheureusement parsemés de bouteilles en PET vide et
d’emballages en tout genre… En plus de n’avoir aucune valeur nutritive et de
pourrir les dents des enfants, toute cette
chuchería
(malbouffe) est en plus un désastre environnemental.
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Donc ce matin on s'est réveillé de l'autre côté de la vallée!!
(en face Cantón Primero) |
On retrouve finalement le bout
d’une autre route, une
tienda qui
vend de l’eau et on pique-nique sous un soleil de plomb ! Ensuite, on
marche sur la route, croisant murs de pierre, troupeaux de moutons dans une
ambiance presque provençale. On n’est pas en avance alors quand ce pick-up se
propose de nous prendre on saute à l’arrière et c’est avec plaisir qu’on
profite de l’air poussiéreux que procure la vitesse du pick-up. Il nous dépose
à La Capelanía où un autre pick-up vient nous chercher.
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ambiance provençale je disais ! |
C’est à ce moment-là que j’ai
découvert pour la première fois le costume traditionnel de Huehuetenango (oui,
on a changé de département) que les hommes portent encore : un pantalon
dans les grenats avec des rayures verticales blanches et une chemise blanche
avec des rayures grenats et violettes ainsi qu’un très beau col brodé. Et en
regardant les deux ados qui sont là, l’habit traditionnel n’empêche pas de
porter des grandes casquettes vertes fluo ou de porter les pantalons en mode
baguy… !
C’est aussi à ce moment-là qu’on rencontre
Geronimo, qui gère la cabane près d’une antenne de radio communautaire dans
laquelle on va dormir. Il nous emmène dans d’autres montagnes, la température
chute avec le crépuscule, les paysages du département de Huehuetenango sont
magnifiques, même si là aussi on témoigne de la dureté de la vie des gens de la
région !
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on the road, depuis le pick-up |
On s’installe dans la cabane,
on raconte des histoires, des contes, des souvenirs avant de s’endormir pour
une nuit glaciale.
JOUR 4 : de la Torre
jusqu’à Todos Santos
Réveil à 5h du matin pour le
levé du soleil, depuis notre point de vue on peut voir tous les volcans du
Guatemala : Volcán Fuego, l’Acatenango, le Santa Maria, les éruptions
matinales du Santiaguito et le Tajumulco qui domine l’Amérique centrale.
Grandiose !
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(mon appareil a dû prendre froid....
pas très OP pour faire la netteté sur les volcans au loin...) |
Une fois que les sacs sont
faits on commence à descendre vers Todos Santos, déjà on entend le son du
marimba, la fête a déjà commencé ! Pour cette dernière partie de la rando
on parcourt encore un environnement différent : ça sent la myrtille et les
champignons, des sapins et de la mousse, jusqu’à arriver à une grotte sacrées
(et glaciale) d’où s’échappe une vraiment jolie cascade. On déjeune avant de
parcourir les derniers mètres jusqu’à la route, là on trouve un minibus qui
nous emmène jusqu’à la ville, la rando est finie…
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Todos Santos en vue ! |
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terrain assez difficile... pour achever nos jambes ! |
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ce qu'on voyait en levant la tête depuis le lieu du petit dèj' |
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et juste en contrebas....!! |
... mais pas les découvertes !
next episode coming soon :)
Abrazos !!
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