dimanche 18 octobre 2015

Ciel bleu, église jaune, maïs brun, les couleurs d'un beau dimanche !



Vous qui me lisez, vous savez à quel point j’aime être dehors, au grand air, à vélo ou à poney, profiter de la vue et me balader, et vous qui habitez en Suisse, vous savez aussi combien c’est facile, d’aller faire quelques pas dans la forêt, au bord d’une rivière. Ici, c’est plus compliqué. En tant qu’étrangère, il n’est pas recommandable d’aller flâner sans connaître, sans être accompagnée dans les bordures de la ville, zones les moins développées et donc supposément plus propices à la délinquance. Et si les maisons ont quasi toutes des patios, et qu’on vit donc toujours à moitié dehors – ou à moitié dedans c’est selon – on n’est que rarement en présence d’un espace ouvert, ou le regard peut errer dans le paysage, car les patios, grands ou petits, sont tout le temps entourés de murs, souvent surmontés de barbelés, de tessons de bouteille afin d’empêcher les intrusions. Le contraste avec l’environnement que j’aime tant (et si propice à véloter, ou à galoper, au hasard) n’est pas en faveur du Guate et en ce dimanche de grand soleil et de grand ciel bleu (ça le patio te permet de le constater sans peine), il me fallait m’échapper de la ville, aller chercher la campagne… et le grand air. 

les patios sont entourés de murs et
les tiendas se protègent derrière des barreaux.
C’est pour ça que, un peu sur un coup de tête, j’ai pris un bus direction Los Encuentros, je suis descendue à un croisement, celui qui monte vers San Andrés Xecul. Là, on m’a expliqué que les dimanches il n’y a pas de bus, qu’il faut prendre des pick-up. Fort bien. Je monte avec quelques autres personnes à l’arrière d’un pick-up brinquebalant, j’admets que je me suis sérieusement demandée s’il était sage de faire confiance à quelque soit la bout de la structure métallique qui nous permettait de nous maintenir debout, tout ce métal rouillé semblait tellement friable… Cela ne m’a pas empêché de sourire en sentant le petit coup d’adrénaline qui vient avec le démarrage et les virages, et surtout sans ce voyage en pick-up, je n’aurais pas rencontré Estebán et son neveu de 14 ans, en excursion dominicale eux aussi. Cela fait presque 20 ans qu’Esteban n’était pas revenu au Guate, il s’est marié au Texas et y travaille comme mécanicien.


On discute et finalement, on visite le village de San Andrés ensemble, on grimpe jusqu’au calvario petite chapelle jaune en haut du village, de là haut, on peut voir toute la vallée, et les centaines de champs de maïs qui récemment ont passé du vert à un brun sec, annonçant les prochaines récoltes. A côté de la chapelle, une femme promène ses moutons, un petit couple flirt, et d’autres personnes sont en train de faire des cérémonies maya, ce qui consiste en gros (ce que je vois de loin) à faire brûler des trucs, avec les feuilles qui sentent bon et des fleurs autour de petites bougies de couleurs et à prier. Le village est paisible, on mange des maracuja (c’est le début de la saison !!) et on redescend tranquillement jusqu’à la grande église, elle aussi jaune et dont les sculptures sont peintes de couleurs vives. On se pose a l’ombre (le soleil tape joliment), et je tente de manger un ceviche, autant vous dire que manger un ceviche (crevette et fruits de mer cru, avec oignons, sauce, et coriandre) dans la rue c’est faire preuve de grande audace, mon estomac est un warrior, il a tout a fait supporté !

Ca grimpe sec jusqu'au calvario
la chapelle du calvario et sur la droite des gens font des cérémonies mayas
le dôme multicolore de l'église et les champs de maïs tout brun
L'église, assortie à la chapelle du calvario (vous noterez à droite de l'église
les enfants qui utilise de petits sacs en plastique comme cerf-volants,
à la Toussaint, les cerfs-volants sont considérés comme un intermédiaire
entre les vivants et les morts.

Ceviche callero ;)
Puis, on reprend un pick-up et c’est le moment où Esteban et Saul (le neveu) m’invite à manger chez eux, le duo est de buena onda, j’accepte et je fais connaissance des autres neveux : Yuliza, Brandon et Josué, mais aussi de la maison toute belle, toute neuve que la famille a construite au file des années pour leur fils du Texas. La vue est vraiment cool depuis le toit ! Pour le repas le grand-père se joint à nous, ainsi que la belle-sœur, Virginia, l’ambiance est vraiment chouette, et les enfants sont cool et malins ! Je recueille quelques recettes de Virginia pour essayer de cuisiner un légume que j’ai acheté au bol au marché mais dont je n’ai pas la moindre idée de comment cuisiner. Et vient ensuite le moment le plus fun, j’abandonne Saul avec l’Ipad de son oncle et je file avec les plus petits entre les grands épis de maïs a la recherche de pics épeiches et d’écureuils dans le monte, petit bout de forêt entre les champs. Après, on grimpe sur le réservoir, grand soleil de fin d’après-midi, puis on part en courant pour échapper des chiens du voisins, qui à en croire les enfants, ne sont pas cool du tout ! Quel bonheur !!

Depuis le toit de la maison



sauve qui peut !!!
On passe encore un moment sur le toit de la maison avant que ça ne soit le temps pour moi de rentrer… Vous pouvez imaginez à quel point cette escapade m’a fait du bien, ça m’a rendu mon efficacité, et ma regonflé à bloc de buenas ondas, quelle chance :) 

Des becs d’une outdoor girl

3 commentaires:

  1. Il parait que le hasard fait bien les choses:

    C'est en cherchant je ne sais plus bien quoi à propos de je ne sais plus bien quelle perle du Guate (la laguna Chicabal peut être bien) que je suis tombée sur ton blog et sur cet article.

    ça m'a fait tout drôle car dimanche je suis aussi partie vadrouiller du côté de San Andrés Xecul me mettre une "touche" de jaune citron dans les mirettes.

    Les prières, le pick-up, les belles rencontres tout y était si ce n'est que j'ai remplacé le ceviche par un pepiàn et que JE N'AI PAS EU DE SOLEIL (mais mon cerveau tout ralenti qu'il est par l'altitude s'est dit après coup que la ponte de l'article n'est peut-être pas fraiche du jour J) Néanmoins, étant bretonne je ne m'en formaliserai pas.

    Toujours est-il que la coïncidence m'a bien plu et que je me retrouve pas mal dans ces quelques lignes sur le manque d'horizon à perte de vue.

    Si un de ses jours ça te dit d'aller siroter un atol de elote dans le parc pour braver le mauvais temps, ce sera avec grand plaisir. Je suis arrivée à Xela il y a peu et j'y resterai bosser pas mal de temps !

    Et dans tous les cas bon séjour ici !

    Lucie

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  2. Salut Lucie,

    Désolée de ne répondre que maintenant, merci pour ton message :) L'article avait en effet une semaine de retard ^^

    Volontiers pour le plan Atol de elote au parc, je suis a Xela ajd dimanche et le début de la semaine prochaine et en gros jusqu'é Noël

    A bientôt !
    Joelle

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    1. Hey,

      Chouette je te laisse mon numéro en espérant que ça soit le bon :418 130 30
      Ou si tu préfère Fb tu devrais pouvoir me trouver facilement avec mon nom et mon prénom (je drague de loin un mignon petit caïman)
      Je suis dispo ce we si ça te dit (dimanche on va à la laguna justement, si tu veux te joindre à nous tu es la bienvenue)

      à plus

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