Vous qui me lisez, vous savez
à quel point j’aime être dehors, au grand air, à vélo ou à poney, profiter de
la vue et me balader, et vous qui habitez en Suisse, vous savez aussi combien c’est
facile, d’aller faire quelques pas dans la forêt, au bord d’une rivière. Ici, c’est
plus compliqué. En tant qu’étrangère, il n’est pas recommandable d’aller flâner
sans connaître, sans être accompagnée dans les bordures de la ville, zones les
moins développées et donc supposément plus propices à la délinquance. Et si les
maisons ont quasi toutes des patios, et qu’on vit donc toujours à moitié dehors
– ou à moitié dedans c’est selon – on n’est que rarement en présence d’un
espace ouvert, ou le regard peut errer dans le paysage, car les patios, grands
ou petits, sont tout le temps entourés de murs, souvent surmontés de barbelés,
de tessons de bouteille afin d’empêcher les intrusions. Le contraste avec l’environnement
que j’aime tant (et si propice à véloter, ou à galoper, au hasard) n’est pas en
faveur du Guate et en ce dimanche de grand soleil et de grand ciel bleu (ça le
patio te permet de le constater sans peine), il me fallait m’échapper de la
ville, aller chercher la campagne… et le grand air.
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les patios sont entourés de murs et
les tiendas se protègent derrière des barreaux. |
C’est pour ça que, un peu sur
un coup de tête, j’ai pris un bus direction Los Encuentros, je suis descendue à
un croisement, celui qui monte vers San Andrés Xecul. Là, on m’a expliqué que
les dimanches il n’y a pas de bus, qu’il faut prendre des pick-up. Fort bien.
Je monte avec quelques autres personnes à l’arrière d’un pick-up brinquebalant,
j’admets que je me suis sérieusement demandée s’il était sage de faire
confiance à quelque soit la bout de la structure métallique qui nous permettait
de nous maintenir debout, tout ce métal rouillé semblait tellement friable…
Cela ne m’a pas empêché de sourire en sentant le petit coup d’adrénaline qui
vient avec le démarrage et les virages, et surtout sans ce voyage en pick-up,
je n’aurais pas rencontré Estebán et son neveu de 14 ans, en excursion
dominicale eux aussi. Cela fait presque 20 ans qu’Esteban n’était pas revenu au
Guate, il s’est marié au Texas et y travaille comme mécanicien.
On discute et finalement, on
visite le village de San Andrés ensemble, on grimpe jusqu’au calvario petite chapelle jaune en haut
du village, de là haut, on peut voir toute la vallée, et les centaines de
champs de maïs qui récemment ont passé du vert à un brun sec, annonçant les
prochaines récoltes. A côté de la chapelle, une femme promène ses moutons, un
petit couple flirt, et d’autres personnes sont en train de faire des cérémonies
maya, ce qui consiste en gros (ce que je vois de loin) à faire brûler des
trucs, avec les feuilles qui sentent bon et des fleurs autour de petites bougies
de couleurs et à prier. Le village est paisible, on mange des maracuja (c’est
le début de la saison !!) et on redescend tranquillement jusqu’à la grande
église, elle aussi jaune et dont les sculptures sont peintes de couleurs vives.
On se pose a l’ombre (le soleil tape joliment), et je tente de manger un ceviche, autant vous dire que manger un ceviche (crevette et fruits de mer cru,
avec oignons, sauce, et coriandre) dans la rue c’est faire preuve de grande
audace, mon estomac est un warrior,
il a tout a fait supporté !
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Ca grimpe sec jusqu'au calvario |
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la chapelle du calvario et sur la droite des gens font des cérémonies mayas |
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le dôme multicolore de l'église et les champs de maïs tout brun |
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L'église, assortie à la chapelle du calvario (vous noterez à droite de l'église
les enfants qui utilise de petits sacs en plastique comme cerf-volants,
à la Toussaint, les cerfs-volants sont considérés comme un intermédiaire
entre les vivants et les morts. |
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Ceviche callero ;) |
Puis, on reprend un pick-up et
c’est le moment où Esteban et Saul (le neveu) m’invite à manger chez eux, le
duo est de buena onda, j’accepte et
je fais connaissance des autres neveux : Yuliza, Brandon et Josué, mais
aussi de la maison toute belle, toute neuve que la famille a construite au file
des années pour leur fils du Texas. La vue est vraiment cool depuis le toit !
Pour le repas le grand-père se joint à nous, ainsi que la belle-sœur, Virginia,
l’ambiance est vraiment chouette, et les enfants sont cool et malins ! Je
recueille quelques recettes de Virginia pour essayer de cuisiner un légume que
j’ai acheté au bol au marché mais dont je n’ai pas la moindre idée de comment
cuisiner. Et vient ensuite le moment le plus fun, j’abandonne Saul avec l’Ipad
de son oncle et je file avec les plus petits entre les grands épis de maïs a la
recherche de pics épeiches et d’écureuils dans le monte, petit bout de forêt entre les champs. Après, on grimpe sur
le réservoir, grand soleil de fin d’après-midi, puis on part en courant pour
échapper des chiens du voisins, qui à en croire les enfants, ne sont pas cool
du tout ! Quel bonheur !!
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Depuis le toit de la maison |
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sauve qui peut !!! |
On passe encore un moment sur
le toit de la maison avant que ça ne soit le temps pour moi de rentrer… Vous
pouvez imaginez à quel point cette escapade m’a fait du bien, ça m’a rendu mon
efficacité, et ma regonflé à bloc de buenas
ondas, quelle chance :)
Des becs d’une outdoor girl